L’industrie mondiale est-elle capable de passer au 4.0 sans l’homme ?

Depuis quelques semaines, diverses études pointent du doigt les difficultés du monde industriel à franchir le pas. La difficulté n’est pas technique. Elle est en partie financière mais surtout humaine.

Les bienfaits potentiels de la transition sont identifiés. Néanmoins force est de constater que les résultats ne sont pas encore au niveau attendu si on se réfère à la dernière étude produite par le cabinet Coleman Parks pour l’éditeur américain de logiciels Oracle. Le magazine L’Usine Nouvelle y consacre d’ailleurs un éditorial au titre éloquent : Peu d’industriels tirent parti du 4.0 pour libérer les données. Et à la fin de cet article, un paragraphe retient notre attention. Il y est question de manque de compétences. Un des principaux freins pour 70% des répondants à cette étude.

L’organisation à repenser

Car en fait, bien au-delà des technologies à déployer, la transition vers le 4.0 touche tous les aspects de l’entreprise. De la production aux rapports qu’elle entretient avec ses fournisseurs et ses clients. « Avant même d’aborder la question technique, particulièrement complexe, un tel chantier impose une transformation organisationnelle qui touche aux fonctions et aux compétences des salariés. Il faudra beaucoup communiquer en interne et parfois requalifier, explique Olivier VALLEE, responsable du programme « Usine du Futur » chez Rockwell Automation dans un article du site La Tribune. Selon lui, la réussite repose en grande partie sur la capacité du management à gérer cette évolution.

Des compétences à trouver

Mais encore faut-il disposer de compétences. Déjà évoqué dans l’étude d’Oracle, le sujet revient clairement sur la table dans une autre étude en ce début juillet. Celle-ci a été réalisée pour MAZARS, groupe international d’audit et de conseil, avec OpinionWay auprès de 203 dirigeants d’industries françaises de grandes entreprises et d’ETI. Même si globalement la confiance est au rendez-vous, là encore la question des talents émerge et 68% des sondés redoutent les difficultés à recruter des collaborateurs qualifiés. 74% des dirigeants envisagent de former l’ensemble de leurs collaborateurs aux outils numériques.

« Il n’est de richesse que d’hommes. » écrivait le philosophe et économiste Jean BODIN en 1576. Et si le véritable chantier de l’industrie 4.0 au 21ème siècle repartait de là ?